BEUVARDES

Beuvardes, à son origine, n'était composé que des Beuves ou Boves isolées, établies ça et là sur les vastes pâtis dont se composait le territoire.

Élever la race bovine était la seule ressource des habitants. Le sol est dur, et au moyen âge on possédait peu d'instruments capables d'entamer un tel sol.

Aussi tous nos terrainss un peu frais étaient-ils laissés en pâturages; on les nommait pastis ou bastis.

Dans les guerres du IXème siècle, ces Beuves furent brûlées, ardées, comme on disait alors, et de là le nom Beuve arée, Beuvardes.

Au XIIème siècle, un lieu principal de Beuvardes se nommait Grisolles*, il touchait au bois du Conte Robert de Villeneuve et à ceux du Seigneur de la Tournelle.

Grisolles avaiy été donné au monastère de Coincy par la Comtesse Agnès de Vienne, et une chapelle y fut fondée en l'honneur de Saint Leu.

 

* M. Cocheris, dans ses savantes analyses des manuscrits de la Picardie, a fait une erreur à l'article Coincy. Il a pris Grisolles, fief de Beuvardes, pour Grisolles. Il cite Cassini et donne une note savante qui prouve que ce n'est pas à Paris qu'il faut être pour étudier l'histoire locale avec quelques certitude. Tout le monde sait que, pour écrire l'histoire d'un pays, il faut être initié à ses traditions, connaître ses archives et surtout sa topographie. Nous ferons à ce sujet observer que la rédaction du dernier cadastre a été une destruction de notre histoire locale. Partout on a généralisé les lieudits, et de là combien de souvenirs historiques vont se perdre dans la mémoire des gens, souvenirs qui n'étaient venus à nous que par les lieudits ? Il eût été mieux de consacrer une page du cadastre à enregistrer tous les anciens lieudits de chaque village. L'étude de ces désignation, quelques bizarres, mais se rapportant toujours à un fait quelconque, est une source précieuse pour l'historien et le philologue.